Marianne Jaeglé sur Demain TV !

Vincent-quon-assassine-Éd.-LArpenteur-Gallimard
 

Le film Tu veux écrire de Jean-Luc Cesco sera diffusé samedi 8 avril à 19 h 30, sur Demain TV. On y retrouvera Marianne Jaeglé, écrivain (Vincent qu’on Assassine, 2016, Gallimard) et animatrice d’ateliers d’écriture. Le film sera suivi, à 20 h 30, d’un entretien dans lequel Marianne Jaeglé retracera l’histoire des ateliers d’écriture en France, dressera un rapide panorama des possibilités pour pratiquer l’écriture aujourd’hui et évoquera ce à quoi et ceux à qui un atelier d’écriture peut être utile….

 


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On peut voir Demain TV en direct sur le net
Sur la TNT en île-de-France : Canal 31
Numéricable : canal 94
Free : Canal 163
Orange : Canal 165
SFR : Canal 337
BBox : Canal 402
 
Le film sera rediffusé vendredi 14 avril à 21 h 30.

 

Olivier Beetschen et sa dame rousse au Cheval Blanc !

olivier_beetschenPour ceux qui se trouveraient du côté de Genève… Olivier Beetschen sera au Box de l’Auberge du Cheval Blanc, ce 4 avril dès 18h15 jusqu’à 20h environ.


Dans La Dame Rousse édité à L’Age d’homme, Olivier Beetschen fait revivre la légende suisse des Farouches, peuple des falaises accroché aux pentes du massif du Wildstrubel. A cinq siècles de distance, le roman évoque le destin de Pirmina, guérisseuse et chamane qui arrive depuis l’autre versant des sommets et qui va donner trois fils à un guerrier. Cette Dame Rousse, maîtresse des cimes, ouvre les brèches aussi bien spatiales que temporelles et, par ses sortilèges, donne l’occasion à l’auteur d’engager une quête onirique, dans la veine mythologique dA la nuit (d’après les propos de  Philippe-Jean Catinchi parus dans « Le Monde  » du 20.1.2017)

La soirée sera animée par Pierre Béguin, soulignée et modulée musicalement par Marc Berman et relevée par les lectures de Vincent Aubert.

Auteurs & Co 2017

droitsdauteurs2Pour que l’élection présidentielle ne passe pas à côté des enjeux culturels, une journée de réflexion sur la place et le rôle de la culture est organisée le jeudi 9 mars 2017 au Forum des Images à Paris.

Auteurs, philosophes, chercheurs et politiques  poseront les enjeux des politiques publiques en matière culturelle. Le colloque interrogera aussi l’avenir des médias publics, et  les ambitions numériques de l’Europe.

Plus de détail sur le site de la Scam.

Réservation en ligne indispensable

Information/contact : marianne.rollet@scam.fr
presse : Astrid Lockhart – 01 56 69 64 05 – astrid.lockhart@scam.fr

Une manifestation Scam, en partenariat avec la Mairie de Paris et le Forum des images, News Tank Culture, NPA conseil, L’Observatoire des médias

Au secours, j’ai reçu une lettre de l’IRCEC

ircec 


Une grande enveloppe blanche, épaisse, terrifiante (Personnel et Confidentiel) s’est invitée dans votre boîte aux lettres. Vous ne l’avez pas encore ouverte, mais vous avez déjà des boutons. Pas de panique ! Ce n’est pas de l’anthrax ! C’est le RAAP, pas joyeux en effet, mais vous aurez le temps de vous adapter !

 

Rappelons-nous…

Tous les artistes auteurs cotisent désormais à la retraite complémentaire (RAAP) proportionnellement à leurs revenus : fini la cotisation à la carte !
Ca commence cette année ( qu’on vous souhaite jolie), et ça se calcule sur les revenus 2016, sauf pour les droits d’auteurs de l’audiovisuel.
La loi dit 8 %. Mais, une montée en charge progressive est prévue, de 1 % jusqu’en 2020. Le taux « normal » en 2017 est donc de 5 % (base revenus 2016).

 

Rappelons nous encore…

Le RAAP, c’est le Régime des Artistes Auteurs Professionnels.
Il est géré par l’IRCEC, qui vous a envoyé l’enveloppe menaçante.
L’IRCEC, c’est l’Institution de Retraite Complémentaire de l’Enseignement et de la Création. C’est une Caisse nationale de retraite complémentaire des artistes auteurs.

 

Mais alors cette enveloppe à l’anthrax ?

En fait il s’agit d’un formulaire de pré-appel.
A retourner avant le 15 février au moyen de l’enveloppe jointe.
L’IRCEC y reprend vos revenus connus : ceux que vous avez déclaré en 2015. Elles vous demandent ceux de 2016, si vous les connaissez.

 

Je réponds ou pas ?

Si vous ne répondez pas, vous n’attraperez pas la maladie du charbon… mais paierez en 2017 une cotisation retraite complémentaire de 5% sur votre dernier revenu déclaré.

Si vous répondez, vous n’attraperez pas de maladie non plus, et vous pourrez choisir entre :
Un taux à 4% (c’est moins cher, mais retraite bas de gamme, réservée aux revenus compris entre 8.703 euros et 26.109 euros )
Un taux à 8%, direct ! (pour une retraite haut de gamme, mais attention, choix irréversible, réservée aux revenus compris entre 8.703 euros et 117.684 euros !)

Si vous répondez et que vos revenus sont inférieurs à 8.703 euros en 2016, vous pourrez choisir entre 8%, 4%, ou 0% (et 0 points retraite) !

 

Notez bien !

Pour les auteurs fiscalement en traitements et salaires, la base des cotisations sera les droits d’auteurs bruts.
Pour les auteurs fiscalement en BNC, dès lors qu’ils justifient de la dispense de précompte, la base sociale est le BNC majoré de 15 %.
En l’état actuel, les retraités n’ont pas de cotisation RAAP à payer.
Il existe une commission de recours amiable au RAAP qui a compétence à examiner tous les cas particuliers ou qui pourraient être qualifiés de « hors cadre ».

 

Contacts

En cas de besoin, contacter le SNAC, ou écrire à l’IRCEC :
reformeduraap@ircec.fr peut être utilisée, de même que les appels ou les visites sur place.
IRCEC-RAAP : 9, rue de Vienne – CS 70012 – 75379 Paris cedex 08 – M° Saint-Lazare ou Europe (sur place, du lundi au vendredi de 9h45 à 16h30)
Tél. service cotisations 01 44 95 68 30 – Tél. service prestations 01 44 95 68 31 – contact@ircec.fr

 

Article publié initialement par le Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs.

Edition, “louage d’ouvrage”, et autoédition

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Vous êtes l’auteur du meilleur livre du siècle et vous souhaitez que ça se sache. Deux solutions s’offrent à vous : vous signez un contrat, d’édition ou de louage d’ouvrage (le compte d’auteur),  ou vous vous débrouillez (pas toujours) tout seul.

Option 1 / je signe un contrat : édition ou compte d’auteur ?

Le contrat d’édition est celui par lequel vous, ou vos ayants droit (si vous êtes mort), cèdent :

à des conditions déterminées
à une personne appelée éditeur

… le droit de fabriquer ou de faire fabriquer, en nombre, des exemplaires de votre œuvre.

L’ éditeur s’oblige en contrepartie à, notamment :

assurer la publication et la diffusion de vos livres.

(Voir le code de la propriété intellectuelle, Art. L. 132-1)

Le contrat à compte d’auteur… n’est pas du tout un contrat d’édition, mais un louage d’ouvrage !

Vous, ou vos ayants droits (car vous êtes mort), versent à l’éditeur une rémunération convenue.

Ce qui oblige le loueur à  :

fabriquer en nombre, dans la forme et suivant les modes d’expression déterminés au contrat, des exemplaires de votre livre.
assurer la publication et la diffusion de votre livre.

(Voir le code de la propriété intellectuelle, Art. 132-2)

Quelques différences notables, donc :

Dans le contrat d’édition, vous ne payez rien, et vous touchez une rémunération forfaitaire, (la plus faible de toute la chaîne du livre)…
Dans le  contrat à compte d’auteur, vous payez cher, vous touchez peu, et vous sortez du champ du Code de la Propriété Intellectuelle. Car le louage d’ouvrage n’est pas régi par le CPI, mais par les articles 1787 et suivants du code civil.

 

Option 2 : je me débrouille (presque) tout seul.

Est-ce que j’ai le droit de ne  signer avec personne, ou avec moi-même ?
Oui tout à fait !

Vous pouvez éditer votre oeuvre seul, ou en vous associant à d’autres auteurs.
Dans ce dernier cas,  maîtrise totale de la diffusion et de la distribution,  volumes  en général très, très faibles, et un chiffre d’affaire, qui n’est pas considéré comme du droit d’auteur. Vous êtes donc auto-entrepreneur, ou en société… compliqué.

Un jour prochain peut-être, la sueur de votre front sera reconnue comme droit d’auteur !

 

Article publié initialement sur le site du SNAC

En formation !

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La formation professionnelle est ouverte aux artistes-auteurs depuis l’été 2012. L’AFDAS en gère les fonds, dont nous pouvons bénéficier à concurrence de 7.200 € par personne et par an. Comment ?

D’abord, être affilié à l’Agessa ou à la Maison des Artistes. Pour les autres, dits les assujettis, justifier d’un montant de droits d’auteur de 9000 € sur les trois dernières années.

Ensuite choisir. Stage conventionné, formation transversale, formation métier, demande particulière ? Dans les trois premiers cas, on se réfèrera aux catalogues de l’AFDAS. Ici, par exemple, une liste des formations. Puis on contacte le centre qui nous intéresse, on s’inscrit, paperasserie (un peu)… et le tour est joué.

Il est aussi possible de suivre une formation qui n’est pas conventionnée par l’AFDAS. Dans ce cas, on lui présente une demande particulière : un CV, une lettre de motivation, quelques informations sur le programme de notre choix, paperasserie (un tout petit peu). Et notre dossier passe en commission. Celle des auteurs de l’écrit et des arts dramatiques dans notre cas. Quelle que soit la commission dont on relève, on peut se former dans tous les domaines, qu’ils soient proches ou non de nos métiers.

Article initialement publié sur le site du SNAC.

Ma Laisse, roman de François Prunier : l’auto-interview

profil

François Prunier publie Ma Laisse (La Margouline – Globe Auteurs) à la rentrée, un roman numérique. Pour Globe Auteurs, il se prête au jeu de l’auto-interview.


Vos précédents livres sont parus dans de grandes maisons, qui ont pignon sur rue et qui ont contribué à l’histoire littéraire française. Pourquoi publier à présent chez La Margouline / Globe Auteurs ?

Plusieurs raisons ont motivé ce choix. D’abord une rencontre avec un auteur passionné dont j’apprécie le travail. Ensuite, l’envie d’être présent sur différents canaux, sous différentes formes. Enfin, La Margouline et Globe Auteurs proposent un projet différent, dont la liberté me semble convenir à Ma laisse, un roman particulièrement en dehors des normes.

En quoi est-il « en dehors des normes » ? Est-ce par son sujet ? Par son style ?

Ni l’un ni l’autre. Les pratiques de soumission et de domination sexuelle ont inspiré toutes sortes d’auteurs, à travers tous les âges. Certains sont devenus des classiques de la littérature (Sade, Sacher-Masoch, Pierre Louys ou plus récemment Catherine Robbe-Grillet pour ne citer que les plus célèbres). D’autres se sont contentés de nous offrir des romans érotiques de bonne facture. Ce n’est donc pas le sujet qui fait de ce texte un livre hors normes. Ce n’est pas non plus son style : on a affaire ici à un narrateur en chair et en os, bien identifié, qui s’exprime à la première personne, clairement et simplement. Sa personnalité est sans doute peu courante mais, pour l’essentiel, il est à peu près comme tout le monde. Ça pourrait être vous ou moi. Ce qui tranche, c’est le regard. Ce thème est systématiquement décliné sous deux registres : l’érotisme ou le trash. Ma laisse n’appartient à aucune de ces deux catégories. Il s’inscrit dans le quotidien, dans le réel, dans le vrai, et son ton est résolument vivant : on n’a pas pour habitude de « parler de ça comme ça », sans vulgarité, sans être cru, sans surenchère, sans viser à déclencher non plus le désir et tout en restant très juste. Mais il faut le lire pour bien comprendre ce que je veux dire.

Pourquoi traiter à nouveau ce sujet, que vous aviez déjà abordé dans Martin Roi ?

Ce n’est pas le même sujet ! Martin Roi est un livre d’initiation, où l’on voit le masochisme se mettre en place dès les premières années de l’enfance et se confirmer à l’adolescence : le livre s’arrête lorsque le narrateur est devenu adulte et que la « grande vie » s’ouvre devant lui. Avec Ma laisse, on a affaire à un homme accompli, qui a vingt ans de plus. En outre, l’écriture est radicalement différente. Certes, Martin Roi comme Ma laisse ne sont ni des livres érotiques, ni des livres trash, et tous deux épousent un parti pris réaliste, mais le ton de Martin Roi est plus classique quand celui de Ma laisse est plus libre.


Ma laisse

 

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« Ma Laisse », de François Prunier

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François PrunierCe court roman est écrit par François Prunier, à la troisième personne du singulier, au passé, dans un style alerte et simple qui nous fait entendre la voix d’un narrateur déjanté, un doux dingue hanté par la nécessité d’être tenu en laisse par une femme.

Il a déjà une expérience conséquente des pratiques sadomasochistes qu’il nous livre par bribes, au gré de son monologue joyeux et délirant, un brin amer et encore un peu révolté. Nous découvrons ainsi les donjons parisiens, mais aussi des jeux d’apparence plus innocente à la surface de la vie de tous les jours.

Notre homme est un employé de bureau, un père de famille et un écrivain. Il nous parle très librement de son quotidien et nous rapporte mille anecdotes croustillantes sur de multiples figures littéraires très célèbres (Colette…) ou injustement oubliées (Rachilde…).

Il a lu Freud et il a même fait sa psychanalyse. Il sait d’où il vient, mais il n’arrivera cependant pas à échapper à son destin. L’histoire se terminera mal

Ce bref récit se lit facilement. Il est à la fois amusant, touchant et instructif. C’est surtout un OVNI littéraire, qui tient à la fois du journal intime et de la critique sociale. L’auteur avait déjà porté un premier regard très décapé, juste et profondément humain sur ce thème, avec son roman Martin Roi (Stock et Le Livre de Poche), rédigé dans une forme beaucoup plus classique.

Ma laisse n’est pas une redite : le ton, le personnage, l’époque et le contexte ne sont plus les mêmes.

 

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« Le testament de Nicolas » – Bessora

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Le testament de Nicolas est un roman où nous suivons Nicolas, 17 ans, en quête d’idéal. Un peu comme Günter Grass, l’écrivain qui, dans les années 1930 s’engageait pour la Waffen SS, Nicolas, adolescent égaré, se fourvoie dans une brigade armée en Syrie.

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Nicolas est lycéen, en conflit avec ses parents, en rupture avec la société. Hanté par la peur de mourir, il cherche un sens à sa vie. C’est aussi pour domestiquer la mort qu’il part en Syrie, croyant pouvoir y établir un monde meilleur, le califat.

Sous forme d’un journal testamentaire, adressé à sa soeur Salomé, Nicolas raconte son quotidien, la vie dans sa brigade, mais aussi ses doutes et ses hésitations. Au fil des pages, nous assistons à la naissance d’un monstre. Mais pour être un monstre, il faut d’abord être humain.

Le testament de Nicolas est écrit sans jugement de valeur, ni langue de bois ou catéchisme. On voit Nicolas, on l’entend, on le suit dans sa quête, son désarroi et ses contradictions. Les camps d’entraînements, les émirs caressants, les camarades de combats, cet univers très masculin est transcrit avec réalisme. Ce roman est aussi une fable d’une grande puissance symbolique.

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L’European Documentary Network

EDN


L’European Documentary Network (EDN), est une organisation internationale. Elle informe les professionnels du documentaire, sur les possibilités de financement et de production en Europe. Paul Pauwels la dirige depuis 2013. Un entretien réalisé par la SCAM, par Anne-Lise CARLO.


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Anne-Lise CARLO

L’ European Documentary network fête cette année ses vingt années d’existence. son rôle a-t-il beaucoup évolué durant cette période ?

Paul PAUWELS

Il y a plus de deux décennies, un petit groupe de professionnels européens du documentaire réunis alors à Marseille, a souligné la nécessité évidente de créer une organisation qui défendrait les intérêts de la communauté documentaire tout en étant un réseau professionnel de partage de connaissances et d’informations. Parti de rien, ce groupe n’a cessé de croître ensuite en nombre de membres. Au sein même de eDn, une équipe très motivée a réussi, au fil des ans, à construire ce relais solide du secteur documentaire. Je poursuis aujourd’hui cette mission initiale qui, bien sûr, s’est enrichie en fonction des besoins du secteur.

Comment votre réseau s’est-il mis en place concrètement ?

 

Paul-Pauwels_01eDn est né en disant au monde du documentaire : « nous pouvons vous aider ! ». or les gens à qui s’adressait eDn travaillaient jusque-là chez eux, dans leur propre cuisine avec une chaise et une table. C’est souvent ainsi que l’on produisait un documentaire à l’époque. Mais peu à peu, les expertises se sont améliorées, le monde du documentaire est devenu plus exigeant et les budgets ont dans le même temps augmenté. En face, il y avait aussi davantage de clients parce que la télévision publique voulait soudainement des programmes différents pour se défendre vis-à-vis de la télévision privée. Mais le professionnalisme n’était pas encore à la hauteur des besoins. C’est dans ce but que sont nées nos sessions de pitch de projets. Au tout début, les ateliers se tenaient à Copenhague car je dois rappeler que eDn existe grâce au Danemark. Le Danish Film Institute et le ministère de la Culture danois nous ont soutenus dès le départ pour pouvoir lancer notre initiative. Peu à peu, des ateliers se sont aussi organisés avec le soutien de partenaires locaux en Italie, en Espagne, au Portugal, en France, en Hollande… Cela a contribué au développement professionnel du secteur du documentaire. Danscertains pays, nous avons dû aussi travailler au niveau national : en Italie, au Royaume-Uni, en Écosse, au Portugal il n’y avait pas d’associations professionnelles de documentaristes. Après la chute du Mur de Berlin, une grande partie de notre travail a été réalisée en Europe de l’est. Dans ces pays, les gens nous disaient sans cesse : « Personne ne s’intéresse à nos histoires, nous ne pourrons pas trouver d’aide Europe…
». Il a fallu les convaincre du contraire et leur donner confiance. L’Institute for Documentary Film à Prague, le Balkan Documentary Center à sofia, qui ont beaucoup de succès à présent, sont réellement des enfants de eDn
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Les ateliers de pitching coorganisés par edn ont lieu notamment à Lisbon Docs ou à Docs in Thessaloniki. Avec la professionnalisation avancée du documentaire, sont-ils toujours d’actualité ?

 

Plus que jamais! Lorsque l’on a commencé à faire ces sessions, Il y a vingt ans, tout le monde était un héros, un génie. On disait: « tout le monde va vous aider et vous allez trouver de l’aide internationale» et c’était le cas. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus difficile. C’est pourquoi nous faisons une première sélection très stricte des projets qui nous sont proposés. Pour un atelier comme celui de Lisbonne, nous recevons au départ cent à cent dix propositions et nous pouvons en choisir seulement vingt. Nous essayons de mixer les projets venant

de différents pays et des réalisateurs avec des expériences différentes. Des collaborations naissent souvent ensuite de ces échanges.

À Lisbonne, il y a en général au moins quatre projets de films qui déjà trouvent des coproducteurs. C’est très important parce que cela aide à la construction d’un monde professionnel et européen du documentaire face à un Netflix par exemple.

Lorsqu’un producteur belge travaille avec un producteur polonais sur un projet polonais, nous défendons concrètement la diversité européenne. De plus, les pays d’Europe de l’est ont tellement d’histoires intéressantes à raconter et le fait que ce soit justement un producteur belge qui permette de faire émerger une de ces histoires, je trouve cela particulièrement intéressant.

Dans ces ateliers, je dis toujours aussi aux gens: « ne vous méprenez pas vis-à-vis des gens que vous avez en face de vous dans les forums. Ce ne sont plus eux qui prennent la décision finale d’acheter ou pas votre projet. Dépêchés par les chaînes télé, ils deviennent ensuite vos avocats car ils doivent ensuite pitcher eux-mêmes votre projet devant toute leur hiérarchie et le département financier. Et au minimum six ou huit mois après, avec un peu de chance, ils reçoivent le feu vert pour votre film ».

Catherine Le Goff ou Thierry Garrel chez Arte ont toujours fait des choix judicieux, sans crainte de prendre des risques. À présent, les chargés de programmes sont très peureux. Il n’y a guère que Mette Hoffmann Meyer de la télévision danoise qui continue d’imposer son audace mais elle sera bientôt, elle aussi, partie.

En fait, vous parlez vous aussi à un dinosaure ! J’ai été moi- même producteur de la fin des années quatre-vingt à 2004, date à laquelle j’ai vendu ma société car je tirais déjà un bilan assez négatif des changements dans le paysage audiovisuel. Mais jusque-là, j’ai vécu une époque dorée du documentaire. J’ai été ensuite pendant deux ans chargé de programmes pour la télévision publique flamande VRT.

Ce fut les deux années les plus misérables de ma vie mais j’ai appris énormément des processus de décision dans une chaîne de télévision. Aujourd’hui, en 2016, je vois encore de très bons producteurs raccrocher, épuisés par ces combats pour défendre le documentaire, et cela m’attriste…

 

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Suite de l’entretien sur le site de la SCAM