Ma Laisse, roman de François Prunier : l’auto-interview

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François Prunier publie Ma Laisse (La Margouline – Globe Auteurs) à la rentrée, un roman numérique. Pour Globe Auteurs, il se prête au jeu de l’auto-interview.


Vos précédents livres sont parus dans de grandes maisons, qui ont pignon sur rue et qui ont contribué à l’histoire littéraire française. Pourquoi publier à présent chez La Margouline / Globe Auteurs ?

Plusieurs raisons ont motivé ce choix. D’abord une rencontre avec un auteur passionné dont j’apprécie le travail. Ensuite, l’envie d’être présent sur différents canaux, sous différentes formes. Enfin, La Margouline et Globe Auteurs proposent un projet différent, dont la liberté me semble convenir à Ma laisse, un roman particulièrement en dehors des normes.

En quoi est-il « en dehors des normes » ? Est-ce par son sujet ? Par son style ?

Ni l’un ni l’autre. Les pratiques de soumission et de domination sexuelle ont inspiré toutes sortes d’auteurs, à travers tous les âges. Certains sont devenus des classiques de la littérature (Sade, Sacher-Masoch, Pierre Louys ou plus récemment Catherine Robbe-Grillet pour ne citer que les plus célèbres). D’autres se sont contentés de nous offrir des romans érotiques de bonne facture. Ce n’est donc pas le sujet qui fait de ce texte un livre hors normes. Ce n’est pas non plus son style : on a affaire ici à un narrateur en chair et en os, bien identifié, qui s’exprime à la première personne, clairement et simplement. Sa personnalité est sans doute peu courante mais, pour l’essentiel, il est à peu près comme tout le monde. Ça pourrait être vous ou moi. Ce qui tranche, c’est le regard. Ce thème est systématiquement décliné sous deux registres : l’érotisme ou le trash. Ma laisse n’appartient à aucune de ces deux catégories. Il s’inscrit dans le quotidien, dans le réel, dans le vrai, et son ton est résolument vivant : on n’a pas pour habitude de « parler de ça comme ça », sans vulgarité, sans être cru, sans surenchère, sans viser à déclencher non plus le désir et tout en restant très juste. Mais il faut le lire pour bien comprendre ce que je veux dire.

Pourquoi traiter à nouveau ce sujet, que vous aviez déjà abordé dans Martin Roi ?

Ce n’est pas le même sujet ! Martin Roi est un livre d’initiation, où l’on voit le masochisme se mettre en place dès les premières années de l’enfance et se confirmer à l’adolescence : le livre s’arrête lorsque le narrateur est devenu adulte et que la « grande vie » s’ouvre devant lui. Avec Ma laisse, on a affaire à un homme accompli, qui a vingt ans de plus. En outre, l’écriture est radicalement différente. Certes, Martin Roi comme Ma laisse ne sont ni des livres érotiques, ni des livres trash, et tous deux épousent un parti pris réaliste, mais le ton de Martin Roi est plus classique quand celui de Ma laisse est plus libre.


Ma laisse

 

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