Les chambres du coeur, roman d’Anaïs Nin

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L’idylle amoureuse entre une jeune bourgeoise et un immigré guatémaltèque dans le Paris des années 1930. Djuna est une intellectuelle sensible et douce, qui place l’amour au-dessus de tout. Rango est un joueur de guitare un peu bohème et fantasque, marié à Zora, une ex-danseuse malade et surtout hypocondriaque, qui le retient en le culpabilisant, en jouant sur ses maladies réelles ou imaginaires. Trio malsain et ambigu mais bien réel, comme en témoigne la teneur autobiographique révélée par le journal intime de l’auteur et mise en lumière par l’avant-propos d’André Bay. L’analyse psychologique prend quasiment systématiquement le pas sur la narration romanesque. Elle est souvent pertinente mais pas moins ennuyeuse pour autant : j’aurais préféré que la densité des personnages se devine dans leurs actions plutôt que dans le discours de l’auteur…

Anaïs Nin s’essaye aussi à la poésie et elle parvient à un lyrisme de bon aloi, qui n’est pas mauvais mais n’atteint jamais les cimes. En somme, elle connaît son sujet et, même s’il n’est guère passionnant, il n’est pas totalement dénué d’intérêt (pour peu qu’on ait un peu de goût à l’étude du caractère des êtres humains), mais elle ne parvient pas à captiver son lecteur, qui s’ennuie. Elle a un certain talent, mais elle en montre surtout les limites. Et, si elle travaille, elle semble se lasser, comme le suggère une fin bâclée : on ne saura même pas comment se termine cet amour, dont on devine très vite une rupture qui ne surviendra pas, car l’auteur laisse ses personnages en plan, dans leur impasse, sans grand respect pour son lecteur. En somme, « Les chambres du cœur » est une œuvre très moyenne.

Marianne Jaeglé sur Demain TV !

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Le film Tu veux écrire de Jean-Luc Cesco sera diffusé samedi 8 avril à 19 h 30, sur Demain TV. On y retrouvera Marianne Jaeglé, écrivain (Vincent qu’on Assassine, 2016, Gallimard) et animatrice d’ateliers d’écriture. Le film sera suivi, à 20 h 30, d’un entretien dans lequel Marianne Jaeglé retracera l’histoire des ateliers d’écriture en France, dressera un rapide panorama des possibilités pour pratiquer l’écriture aujourd’hui et évoquera ce à quoi et ceux à qui un atelier d’écriture peut être utile….

 


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On peut voir Demain TV en direct sur le net
Sur la TNT en île-de-France : Canal 31
Numéricable : canal 94
Free : Canal 163
Orange : Canal 165
SFR : Canal 337
BBox : Canal 402
 
Le film sera rediffusé vendredi 14 avril à 21 h 30.

 

Printemps suisse pour Philippe Lafitte !

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En avril, avec les talentueuses auteures Laure Mi Hyun Croset, Bessa MY Myftiu et Sabine Dormond, j’inaugure « UPPERCUT », la nouvelle collection de micro romans de l’éditeur lausannois Giuseppe Merrone pour BSN Press (directeur de collection : Pierre Fankhauser ).
D’autres auteurs suivront!
Vernissage, signature et lectures à la librairie Payot Genève Rive Gauche le jeudi 6 avril et à la librairie Payot Lausanne le vendredi 7.
Suisses & francophones de tous les pays, venez nombreux !

 


Olivier Beetschen et sa dame rousse au Cheval Blanc !

olivier_beetschenPour ceux qui se trouveraient du côté de Genève… Olivier Beetschen sera au Box de l’Auberge du Cheval Blanc, ce 4 avril dès 18h15 jusqu’à 20h environ.


Dans La Dame Rousse édité à L’Age d’homme, Olivier Beetschen fait revivre la légende suisse des Farouches, peuple des falaises accroché aux pentes du massif du Wildstrubel. A cinq siècles de distance, le roman évoque le destin de Pirmina, guérisseuse et chamane qui arrive depuis l’autre versant des sommets et qui va donner trois fils à un guerrier. Cette Dame Rousse, maîtresse des cimes, ouvre les brèches aussi bien spatiales que temporelles et, par ses sortilèges, donne l’occasion à l’auteur d’engager une quête onirique, dans la veine mythologique dA la nuit (d’après les propos de  Philippe-Jean Catinchi parus dans « Le Monde  » du 20.1.2017)

La soirée sera animée par Pierre Béguin, soulignée et modulée musicalement par Marc Berman et relevée par les lectures de Vincent Aubert.

« Vincent », recommandé par les libraires

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Note de Lecture de Lucie, libraire à l’espace culturel Leclerc. Merci Lucie !

« Et si Van Gogh ne s’était pas suicidé ?
L’auteur revient sur les deux dernières années de ce génie, aux prises avec ses tourments, la solitude et ces autres qui le condamnaient par avance. Elle nous montre la complicité qui l’unissait à Théo, son frère et sa relation tumultueuse avec Gauguin. Et surtout, par la force de ses descriptions, elle nous balade à Arles, à Auvers sur Oise aux côtés de ce peintre frénétique. Nous voilà nous aussi, submergés d’émotion devant la beauté des paysages, le chatoiement des couleurs. Passionnant !!! »

Les petits mots des libraires

Au secours, j’ai reçu une lettre de l’IRCEC

ircec 


Une grande enveloppe blanche, épaisse, terrifiante (Personnel et Confidentiel) s’est invitée dans votre boîte aux lettres. Vous ne l’avez pas encore ouverte, mais vous avez déjà des boutons. Pas de panique ! Ce n’est pas de l’anthrax ! C’est le RAAP, pas joyeux en effet, mais vous aurez le temps de vous adapter !

 

Rappelons-nous…

Tous les artistes auteurs cotisent désormais à la retraite complémentaire (RAAP) proportionnellement à leurs revenus : fini la cotisation à la carte !
Ca commence cette année ( qu’on vous souhaite jolie), et ça se calcule sur les revenus 2016, sauf pour les droits d’auteurs de l’audiovisuel.
La loi dit 8 %. Mais, une montée en charge progressive est prévue, de 1 % jusqu’en 2020. Le taux « normal » en 2017 est donc de 5 % (base revenus 2016).

 

Rappelons nous encore…

Le RAAP, c’est le Régime des Artistes Auteurs Professionnels.
Il est géré par l’IRCEC, qui vous a envoyé l’enveloppe menaçante.
L’IRCEC, c’est l’Institution de Retraite Complémentaire de l’Enseignement et de la Création. C’est une Caisse nationale de retraite complémentaire des artistes auteurs.

 

Mais alors cette enveloppe à l’anthrax ?

En fait il s’agit d’un formulaire de pré-appel.
A retourner avant le 15 février au moyen de l’enveloppe jointe.
L’IRCEC y reprend vos revenus connus : ceux que vous avez déclaré en 2015. Elles vous demandent ceux de 2016, si vous les connaissez.

 

Je réponds ou pas ?

Si vous ne répondez pas, vous n’attraperez pas la maladie du charbon… mais paierez en 2017 une cotisation retraite complémentaire de 5% sur votre dernier revenu déclaré.

Si vous répondez, vous n’attraperez pas de maladie non plus, et vous pourrez choisir entre :
Un taux à 4% (c’est moins cher, mais retraite bas de gamme, réservée aux revenus compris entre 8.703 euros et 26.109 euros )
Un taux à 8%, direct ! (pour une retraite haut de gamme, mais attention, choix irréversible, réservée aux revenus compris entre 8.703 euros et 117.684 euros !)

Si vous répondez et que vos revenus sont inférieurs à 8.703 euros en 2016, vous pourrez choisir entre 8%, 4%, ou 0% (et 0 points retraite) !

 

Notez bien !

Pour les auteurs fiscalement en traitements et salaires, la base des cotisations sera les droits d’auteurs bruts.
Pour les auteurs fiscalement en BNC, dès lors qu’ils justifient de la dispense de précompte, la base sociale est le BNC majoré de 15 %.
En l’état actuel, les retraités n’ont pas de cotisation RAAP à payer.
Il existe une commission de recours amiable au RAAP qui a compétence à examiner tous les cas particuliers ou qui pourraient être qualifiés de « hors cadre ».

 

Contacts

En cas de besoin, contacter le SNAC, ou écrire à l’IRCEC :
reformeduraap@ircec.fr peut être utilisée, de même que les appels ou les visites sur place.
IRCEC-RAAP : 9, rue de Vienne – CS 70012 – 75379 Paris cedex 08 – M° Saint-Lazare ou Europe (sur place, du lundi au vendredi de 9h45 à 16h30)
Tél. service cotisations 01 44 95 68 30 – Tél. service prestations 01 44 95 68 31 – contact@ircec.fr

 

Article publié initialement par le Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs.

Edition, “louage d’ouvrage”, et autoédition

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Vous êtes l’auteur du meilleur livre du siècle et vous souhaitez que ça se sache. Deux solutions s’offrent à vous : vous signez un contrat, d’édition ou de louage d’ouvrage (le compte d’auteur),  ou vous vous débrouillez (pas toujours) tout seul.

Option 1 / je signe un contrat : édition ou compte d’auteur ?

Le contrat d’édition est celui par lequel vous, ou vos ayants droit (si vous êtes mort), cèdent :

à des conditions déterminées
à une personne appelée éditeur

… le droit de fabriquer ou de faire fabriquer, en nombre, des exemplaires de votre œuvre.

L’ éditeur s’oblige en contrepartie à, notamment :

assurer la publication et la diffusion de vos livres.

(Voir le code de la propriété intellectuelle, Art. L. 132-1)

Le contrat à compte d’auteur… n’est pas du tout un contrat d’édition, mais un louage d’ouvrage !

Vous, ou vos ayants droits (car vous êtes mort), versent à l’éditeur une rémunération convenue.

Ce qui oblige le loueur à  :

fabriquer en nombre, dans la forme et suivant les modes d’expression déterminés au contrat, des exemplaires de votre livre.
assurer la publication et la diffusion de votre livre.

(Voir le code de la propriété intellectuelle, Art. 132-2)

Quelques différences notables, donc :

Dans le contrat d’édition, vous ne payez rien, et vous touchez une rémunération forfaitaire, (la plus faible de toute la chaîne du livre)…
Dans le  contrat à compte d’auteur, vous payez cher, vous touchez peu, et vous sortez du champ du Code de la Propriété Intellectuelle. Car le louage d’ouvrage n’est pas régi par le CPI, mais par les articles 1787 et suivants du code civil.

 

Option 2 : je me débrouille (presque) tout seul.

Est-ce que j’ai le droit de ne  signer avec personne, ou avec moi-même ?
Oui tout à fait !

Vous pouvez éditer votre oeuvre seul, ou en vous associant à d’autres auteurs.
Dans ce dernier cas,  maîtrise totale de la diffusion et de la distribution,  volumes  en général très, très faibles, et un chiffre d’affaire, qui n’est pas considéré comme du droit d’auteur. Vous êtes donc auto-entrepreneur, ou en société… compliqué.

Un jour prochain peut-être, la sueur de votre front sera reconnue comme droit d’auteur !

 

Article publié initialement sur le site du SNAC

En formation !

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La formation professionnelle est ouverte aux artistes-auteurs depuis l’été 2012. L’AFDAS en gère les fonds, dont nous pouvons bénéficier à concurrence de 7.200 € par personne et par an. Comment ?

D’abord, être affilié à l’Agessa ou à la Maison des Artistes. Pour les autres, dits les assujettis, justifier d’un montant de droits d’auteur de 9000 € sur les trois dernières années.

Ensuite choisir. Stage conventionné, formation transversale, formation métier, demande particulière ? Dans les trois premiers cas, on se réfèrera aux catalogues de l’AFDAS. Ici, par exemple, une liste des formations. Puis on contacte le centre qui nous intéresse, on s’inscrit, paperasserie (un peu)… et le tour est joué.

Il est aussi possible de suivre une formation qui n’est pas conventionnée par l’AFDAS. Dans ce cas, on lui présente une demande particulière : un CV, une lettre de motivation, quelques informations sur le programme de notre choix, paperasserie (un tout petit peu). Et notre dossier passe en commission. Celle des auteurs de l’écrit et des arts dramatiques dans notre cas. Quelle que soit la commission dont on relève, on peut se former dans tous les domaines, qu’ils soient proches ou non de nos métiers.

Article initialement publié sur le site du SNAC.

Ma Laisse, roman de François Prunier : l’auto-interview

profil

François Prunier publie Ma Laisse (La Margouline – Globe Auteurs) à la rentrée, un roman numérique. Pour Globe Auteurs, il se prête au jeu de l’auto-interview.


Vos précédents livres sont parus dans de grandes maisons, qui ont pignon sur rue et qui ont contribué à l’histoire littéraire française. Pourquoi publier à présent chez La Margouline / Globe Auteurs ?

Plusieurs raisons ont motivé ce choix. D’abord une rencontre avec un auteur passionné dont j’apprécie le travail. Ensuite, l’envie d’être présent sur différents canaux, sous différentes formes. Enfin, La Margouline et Globe Auteurs proposent un projet différent, dont la liberté me semble convenir à Ma laisse, un roman particulièrement en dehors des normes.

En quoi est-il « en dehors des normes » ? Est-ce par son sujet ? Par son style ?

Ni l’un ni l’autre. Les pratiques de soumission et de domination sexuelle ont inspiré toutes sortes d’auteurs, à travers tous les âges. Certains sont devenus des classiques de la littérature (Sade, Sacher-Masoch, Pierre Louys ou plus récemment Catherine Robbe-Grillet pour ne citer que les plus célèbres). D’autres se sont contentés de nous offrir des romans érotiques de bonne facture. Ce n’est donc pas le sujet qui fait de ce texte un livre hors normes. Ce n’est pas non plus son style : on a affaire ici à un narrateur en chair et en os, bien identifié, qui s’exprime à la première personne, clairement et simplement. Sa personnalité est sans doute peu courante mais, pour l’essentiel, il est à peu près comme tout le monde. Ça pourrait être vous ou moi. Ce qui tranche, c’est le regard. Ce thème est systématiquement décliné sous deux registres : l’érotisme ou le trash. Ma laisse n’appartient à aucune de ces deux catégories. Il s’inscrit dans le quotidien, dans le réel, dans le vrai, et son ton est résolument vivant : on n’a pas pour habitude de « parler de ça comme ça », sans vulgarité, sans être cru, sans surenchère, sans viser à déclencher non plus le désir et tout en restant très juste. Mais il faut le lire pour bien comprendre ce que je veux dire.

Pourquoi traiter à nouveau ce sujet, que vous aviez déjà abordé dans Martin Roi ?

Ce n’est pas le même sujet ! Martin Roi est un livre d’initiation, où l’on voit le masochisme se mettre en place dès les premières années de l’enfance et se confirmer à l’adolescence : le livre s’arrête lorsque le narrateur est devenu adulte et que la « grande vie » s’ouvre devant lui. Avec Ma laisse, on a affaire à un homme accompli, qui a vingt ans de plus. En outre, l’écriture est radicalement différente. Certes, Martin Roi comme Ma laisse ne sont ni des livres érotiques, ni des livres trash, et tous deux épousent un parti pris réaliste, mais le ton de Martin Roi est plus classique quand celui de Ma laisse est plus libre.


Ma laisse

 

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